L’arnaque à l’emploi fait des ravages sur Leboncoin, Facebook et les autres sites de petites annonces
Sans doute l’une des pires arnaques d’un point de vue éthique, l’arnaque à l’emploi cible les personnes à la recherche d’un emploi. Arnaques à la femme de ménage, au baby-sitter… Elles sont nombreuses et coûtent cher à des personnes qui, souvent, sont déjà dans une situation financière difficile.
Leboncoin, Facebook, Pôle Emploi… Elles sont partout
Étudiants et chômeurs sont les cibles de prédilection de ces escrocs. Ils postent de fausses annonces d’emploi sur les sites de petites annonces et vont même jusqu’à contacter sur Pôle Emploi des personnes à la recherche d’un emploi ! Ils n’ont tout simplement aucuns scrupules et ne reculent devant rien pour mener à bien leur arnaque.
Une arnaque finement menée
Les escrocs vont donc avoir deux méthodes d’approche :
- Réponse à une annonce de personne cherchant un emploi
- Dépôt d’une annonce proposant un travail
Ils proposeront ensuite à leur proie de continuer la discussion par email, afin d’opérer à l’abri des regards.
Les emplois les plus proposés sont les suivants :
- Entretien et ménage d’un local commercial ou d’un domicile
- Perception de loyer pour le compte d’un tiers
- Garde d’enfants
- Vendeur ou vendeuse
En général, des emplois qui ne nécessitent ni formation ni diplôme. À savoir que cette liste est très loin d’être exhaustive et que de nombreux autres métiers peuvent être exploités par les escrocs.
Le mail de contact
Voici un extrait d’email pouvant être reçu, par exemple, pour un faux travail de perception de loyer :
L’arnaqueur prétextera toujours être à l’étranger et ne pas être en mesure d’avoir un entretien téléphonique dans un premier temps. Il invoquera la confiance envers vous, dans le seul but de vous duper. Il demandera ensuite à la personne en recherche d’emploi toutes ses informations personnelles : identité, adresse, numéro de téléphone… parfois même les informations bancaires ! Une fois que la victime semble en confiance, l’arnaque passe à la phase suivante.
Les appels téléphoniques
Certains réseaux organisés vont aller plus loin avec des appels téléphoniques, faisant intervenir plusieurs personnes qui vont vous joindre : le soi-disant avocat de la personne vous ayant contacté pour l’emploi. Cette personne n’exerce bien entendu pas cette profession et fait partie du réseau d’escrocs. Il vous parlera des différentes modalités d’action et de paiement afin de vous mettre en confiance. La personne proposant le faux emploi qui a envoyé le mail vous contactera également si vous tardez trop, en vous demandant si vous aviez suivi les procédures données par l’avocat.
Premier point à noter : le réseau d’escrocs implique de nombreuses personnes, souvent basées en Afrique. Soyez donc attentif aux accents. Ensuite, les personnes vous contactant peuvent varier ! Par exemple, l’avocat peut vous appeler plusieurs fois, prétextant être la même personne, alors que les voix changent en fonction des appels !
La phase finale de l’arnaque
Pour l’instant, aucun dégât notable n’a été subit par la victime, si ce n’est quelques appels téléphoniques. Mais les choses sont sur le point de prendre une toute nouvelle tournure :
La réception d’un chèque
Les escrocs vont envoyer un chèque à la victime. Les raisons peuvent être diverses :
- Avance sur salaire pour l’emploi à venir
- Avance de frais d’achat de matériel pour l’entretien d’un bien
- Paiement d’un loyer que la victime doit soi-disant percevoir
Les raisons peuvent être diverses, mais il ne faut pas rêver : un inconnu ne vous fait jamais parvenir un chèque, et encore moins un chèque provisionné !
Dans tous les cas, il s’agit bien entendu d’un chèque volé. Mais les escrocs, même depuis l’étranger, savent manipuler les victimes. En effet, le chèque reçu est envoyé le plus souvent depuis la France, et en recommandé. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce qu’ils disposent de complices sur place. Dans certains cas, la personne dont le chèque a soi-disant été volé est aussi complice ! Elle déclare son chéquier comme volé puis va les fournir aux escrocs. Simple mais terriblement efficace.
La finalisation de l’arnaque et la perte de l’argent de la victime
Pour récupérer de l’argent existant contre de faux chèques, les escrocs ont une technique simple. En fonction des types d’emplois, les arguments diffèrent mais la finalité reste la même : ils vont demander des paiements par PCS Mastercard, Toneo, Neosurf… ou des mandats Western Union. Vous pourrez d’ailleurs retrouver tous les détails sur les arnaques menées grâce à ces moyens de paiement dans nos articles consacrés au sujet dans la section Éviter les arnaques (Arnaque PCS, Arnaque Western Union).
Pour un emploi de femme de ménage, ils vont envoyer un chèque pour acheter le matériel et demander à se faire rembourser la différence. Pour une perception de loyer, ils vont là aussi demander à la victime de garder le chèque et de retourner une somme équivalente. Dans tous les cas, qu’il s’agisse de l’intégralité du montant ou d’une partie de ce dernier, la somme sera réclamée par les escrocs.
Seulement voilà, les chèques volés permettent de jouer sur les délais bancaires : la victime ne s’apercevra pas avant au moins trois jours que les fonds du chèque n’existent tout simplement pas. Elle aura toutefois remboursé la somme aux escrocs par le biais du moyen de paiement qu’ils demandent avant l’écoulement de ce délai, dans la mesure où elle sera énormément sollicitée par les escrocs, par email, SMS ou téléphone.
Les victimes se retrouvent donc avec des dépenses engagées qui ne serviront à rien, et auront également perdu de l’argent, parfois beaucoup. En plus du préjudice financier, c’est aussi le préjudice moral qui est très important.
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